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Jean-Jacques Galinier

Jean-Jacques Galinier

Expert en Energétique - Ecrivain - Conférencier et Fondateur de l'Ecole Fa Taiji - Maître Renommé de Taiji Quan "Ming Shi" 12ème Génération du style Chen de Taiji Quan, 6ème Génération dans le style Yang de Taiji Quan - Disciple du Maître Ding Dahong 11ème génération Chen et 5ème génération Yang


Le Tonus et l'Identité

Publié par Jean-Jacques Galinier sur 1 Décembre 2019, 22:31pm

Catégories : #TaichiMag, #Qi Gong, #Taiji Quan

Article paru dans la rubrique "Réflexions" du TaichiMag n°20

 

Le tonus d’une personne est le résultat d’une densification de son énergie qui lui permet de différencier le monde extérieur de son monde intérieur. De la qualité de ce tonus basal, postural et de mouvements, dépendra la capacité d’adaptation par rapport au milieu dans lequel la personne évolue. Le tonus ou la Sthénicité est associé à une forme de vigilance neuromusculaire qui s’inscrit dans les actes du vivant. Les différentes fonctions du tonus représentent la clé de la construction de Soi qui s’oppose à l’Autre ou bien l’inclut dans un échange enrichissant propice à chacun. Le tonus établissant l’identité de chaque personne, il peut être la cause d’un enfermement par un excès de protectionnisme ambiant ou alors la chance de pouvoir échanger et évoluer sans toutefois se diluer dans l’autre ou l’autrement.

 

La cellule

A l’origine de toutes les formes de vie se trouve la cellule qui est la plus petite unité structurelle, fonctionnelle et autonome fondamentale. Cependant la science actuelle ne peut toujours pas expliquer le saut improbable qui a amené les molécules ou les briques chimiques indispensables à la vie sur terre, à l’émergence de la Vie. L’ordre implicite atomique, moléculaire et macromoléculaire franchit subitement le plan de l’Information inerte, celui des protéines, des acides aminés qui constituent l’ADN en un plan de formation vivante.

La cellule est composée à 99% d’eau du point de vue moléculaire, ce qui correspond à 70% de sa masse. L’humain est uniquement composé d’environ 100 000 milliards de cellules, ce qui fait que son corps physique est en fait, à 1% près de l’eau. Justement, les premières cellules sont apparues dans nos océans en se différenciant de leur milieu par seulement 1% de matières organiques. La génération de membrane pour chaque cellule a permis simultanément l’apparition d’un noyau de commande central et une vie autonome entre ce noyau et le milieu défini par la membrane. La membrane fait alors office de filtre et d’échange entre le milieu extra et le milieu intra cellulaire. La survie de la cellule dépend du bon fonctionnement de cette membrane qui va à la fois donner la singularité à chaque cellule, et la capacité de communication avec l’ensemble (échange d’ions par exemple). En ce qui concerne l’humain, dont le corps physique est une colonie cellulaire organisée, son ressenti global, ce qu’il éprouve en général, ne correspond pas à cet état fluidique de fond. A chaque étape de son développement, depuis l’embryogénèse jusqu’à l’âge identitaire, l’humain cellulaire a plus ou moins durci ses membranes faisant naître une sorte de blindage (Blind = aveugle en anglais), que W. Reich a appelé Cuirasse (« les 7 Cuirasses »).

 

De l’horizontale à la Verticalisation de l’humain

 Ce qui caractérise la différence fondamentale entre le bébé rampant et l’enfant redressé sur ses jambes, c’est la migration du rapport tonique entre son noyau ou centre et sa périphérie. En effet, le comportement du bébé se caractérise par un enroulement du corps autour de son noyau, obéissant au besoin de protections primaires. Ses muscles périphériques sont hypertoniques tandis que ses muscles profonds sont hypotoniques. S’il n’obtient pas satisfaction dans ses besoins de base, ses muscles périphériques hypertoniques peuvent aller jusqu’au raidissement de ses membres. Cette étape permet l’établissement du Tonus Basal qui par analogie serait la phase liée à l’élément « Eau ». Le bébé est encore intrinsèquement lié à la mémoire aquatique du liquide amniotique comme s’il revivait l’état intra-utérin des poissons puis celui des amphibiens avant de s’aventurer sur la terre ferme par la posture à 4 pattes. Ces étapes permettent de s’acclimater à l’effet gravitationnel de l’atmosphère terrestre. C’est cette force qui est la cause de notre formation musculosquelettique. Le bébé se développe, se meut et se nourrit grâce à une sorte d’océan onirique dans lequel son identité est diluée et non encore définie. Puis vient le temps de la verticalisation, le temps du Tonus Postural qui pour l’hominisation est le passage de l’horizontalité à la verticalité. Les muscles périphériques locomoteurs se détendent, deviennent hypotoniques, ce qui libère les membres supérieurs dont les possibilités des mains vont augmenter les connexions neuronales du néocortex. Les muscles profonds de l’axe spinal deviennent alors hypertoniques. La mise en fonction de la colonne vertébrale, appelée aussi « colonne de vie », avec sa moelle épinière centrale protégée par un empilement de vertèbres, ressemble à un serpent vertébral énergétique (Kundalini dans la tradition Yogique) qui vient unifier la queue sacrale au fruit-cerveau tel une onde de vie reliant la queue « cauda » à la tête « caput » (capital). Par analogie, cette étape du tonus postural correspond à l’élément « Terre ». Le franchissement de la figure horizontale à la posture verticale de la bipédie correspond à un essai de la nature pour s’affranchir des forces de gravité et pour libérer le potentiel infini de nos « cerveaux quantiques ». La première phase reçoit toute la gravité qui est cependant atténuée par l’état liquide et horizontal de l’humain en devenir.

L’activation des muscles profonds conduisant au tonus postural, se coordonne avec l’équilibre permis par le cervelet et la Formation Réticulée placée au niveau du tronc cérébral à l’avant du Cervelet. Cette fonction tonique d’éveil de l’attention provoque un état de préparation de la musculature qui la rend apte à pouvoir s’adapter aux multiples activités motrices. La formation réticulée sert de filtre régulateur et d’aiguillage de l’ensemble des informations provenant de toutes les parties du corps, c’est prodigieux ! Il s’ensuit un état d’expansion accompagné d’une force d’auto-agrandissement de la colonne vertébrale que la tradition du Taiji Quan nomme Peng Jin 掤劲.

Muscles profonds de la Colonne Vertébrale

Si le tonus basal ne peut s’effacer, le tonus postural peut être relâché lorsque nous nous allongeons en vue de nous relaxer. Les muscles profonds qui fonctionnent en Aérobie, sont composés de fibres rouges lesquelles ont la caractéristique d’avoir des contractions lentes et persistantes, très peu gourmandes en énergie. Bien qu’ils n’aient pas de grands bras de levier, ils agissent de façon très précise afin de réaligner constamment la posture verticale en équilibre. Les muscles profonds se trouvent près des os et pour la colonne vertébrale, il s’agit des muscles le long du cou, des muscles paravertébraux, ceux qui relient les vertèbres aux côtes, le long dorsal, le psoas… A travers les exercices de Taiji Quan, de Qi Gong, de Nei Gong, les pratiquants apprennent à maintenir un niveau plus ou moins croissant de la structure fonctionnelle de ces muscles posturaux qui ont l’apanage de vieillir lentement contrairement aux muscles locomoteurs. Les vieux maîtres de ces arts martiaux et arts énergétiques montrent à quel point le maintien et la droiture du dos se conservent bien dans le temps d’une vie humaine. Sans ce type d’activité et par nos habitudes sédentaires, les muscles profonds dorsaux ont tendance à se déprogrammer, provoquant en vieillissant un affaissement des structures haubanées et l’apparition de douleurs dorsales.

Les exercices physiques qui consistent à étirer, à mettre en extension et à mobiliser l’ensemble des tissus conjonctifs dits « intelligents », améliorent les connexions et les échanges entre les différentes parties, visant ainsi à une meilleure synergie des muscles antagonistes, ce qui produit une meilleure vascularisation, augmente ou entretient l’élasticité tendino-musculaire ainsi que celle de la peau. Tout cela est régi par la mémoire de forme du tissu conjonctif. Ce dernier a pour rôle essentiel de réaliser l’unité anatomique. Il intervient aussi dans la nutrition en portant les vaisseaux et constitue les réserves nutritives (graisses). Il remplit les espaces et fait naître ainsi l’esthétique de la forme des corps en atténuant les saillies osseuses. C’est le tissu qui sert à tout depuis son origine mésenchymateuse ou réticulée, il intervient lors de l’embryogénèse, et a œuvré à la différenciation entre les cellules et leurs fonctions. Rappelons qu’à l’origine du développement d’une colonie cellulaire, ce sont 2 puis 4, 8 cellules etc…, qui se dupliquent par scissiparité. Un engendre Deux comme l’origine du mot Taiji 太极 qui divise l’univers en deux états antagonistes-synergiques Yin et Yang afin de déséquilibrer pour mieux créer. « Un » représente l’essence Nouménale Informationnelle, la Qualité, l’Ordre tandis que « Deux » symbolise l’existence phénoménale et sa bipartition qui joue par opposition à générer et régénérer le symbiote et la symphonie qui garantissent la pérennité de la Vie par une intention harmonisatrice et homéostasique (équilibre au sein du déséquilibre). Le mouvement et l’énergie naissent avec « Deux » dont le Jeu montre l’essence originale vécue à travers des singularités.

Tout serait merveilleux si le durcissement des enveloppes de l’humain ne venait s’opposer, par des résistances accrues, aux libres échanges fluides et constructifs qui pourraient se vivre entre les myriades de formes qui exhibent l’intelligence sous-jacente à l’œuvre depuis les plans invisibles. C’est le constat affligeant de la conséquence des choix culturels rigides, établis sur la guerre, la colonisation, le profit et la sécurité, la robotisation, et la destruction progressive de notre vaisseau spatial « la Terre ».

http://2.bp.blogspot.com/-SRxCXnqMhqE/TmzpvqA9uRI/AAAAAAAABaU/SS5dV1DUp2o/s400/reich01.gif Du crâne au sacrum

 

Notre identité se construit autour des ressentis psychologiques se manifestant selon des niveaux ou lieux fonctionnels de notre corps. Le durcissement plus ou moins avéré de ces membranes fait que nous sommes des êtres bien ou peu adaptés à notre milieu. Ces membranes sont des sortes de cloisons qui à l’état originel facilitent le développement d’un ensemble de fonctions spécifiques tout en communiquant avec les autres parties. C’est la colonne vertébrale et son bourgeon, le cerveau triphasé (construit en 3 phases ou tri-unique) qui viennent unifier les sections afin de créer des rapports synergiques de coopération. La membrane Dure-Mère enveloppe le cerveau et l’ensemble de la moelle épinière, elle relie le crâne au sacrum. Le Mécanisme Respiratoire Primaire MRP relie l’ensemble du névraxe (de la tête à la queue) comme le feraient les mouvements d’une mer avec des expansions et rétentions ressenties à travers le Liquide Céphalo-Rachidien ou LCR qui lui est associé. La rigidité accrue des membranes devenant des sortes de cuirasses, vient altérer ce MRP et LCR qui sont à l’origine de notre mémoire océanique de vie. En conséquence nous pouvons penser que les cuirasses se comportent comme des ceintures plus ou moins serrées, venant obstruer la libre circulation verticale facilitée par la colonne de vie et son système nerveux central SNC dit « volontaire » ainsi que le système nerveux autonome SNA dit « végétatif ».

 

Ces quelques notions biologiques sont uniquement là pour nous rappeler que la vie, dans toutes ses manifestations, est prodigieusement organisée et d’une intelligence telle qu’il est impossible de la penser autrement qu’en terme de spiritualité. L’étymologie du terme « spirituel » nous ramène d’ailleurs au « souffle de vie, au souffle créateur (spirare) ». Le mécanisme respiratoire primaire MRP pourrait se rapprocher de la notion de Nei Qi 内氣 « le souffle interne » ou Zhen Qi 真氣 « le souffle véritable », employé dans nos disciplines énergétiques.

En ce qui concerne ces cuirasses, c’est le type d’information retenu grâce à la partie limbique (diencéphale) régissant entre autres les émotions et la mémoire, qui conduit à tel type d’attitude physico-psycho-mentale. L’affectivité se trouve au cœur de nos décisions et choix de vie, et les différents traumatismes psychosomatiques qui en émanent, font que nous réduisons ou non nos capacités motrices, adaptatrices et évolutives. Dans le cas d’une forte réduction des échanges d’informations, non seulement la dégradation ou l’entropie des tissus augmente, avec des dommages du matériau génétique de santé mais aussi le tonus vital se réduit à une « mono-tonie » répétitive. Retrouver la vitalité Jing Shen 精神, l’élan de vie, passe par un « lâcher prise », une confiance fondamentale aux processus de vie, aptes à redonner de la souplesse aux membranes, de l’espace et du jeu entre les parties, au niveau du tissu conjonctif en lien avec le comment nous nous percevons en nous-mêmes et par rapport à notre environnement. 

 Les 7 cuirasses

Les réactions de défenses inconscientes liées à des traumatismes, ont créé des sortes d’anneaux de cuirasse venant retenir le mouvement de la vie et s’opposer à l’onde de plaisir qui se propage naturellement à travers la colonne vertébrale.

La première cuirasse à apparaître dès la naissance est de type oculaire et cache toute la tension nerveuse maintenue au niveau des yeux et du front. Elle se traduit par une immobilité du front et des paupières ainsi qu’une expression vide du regard.

La deuxième cuirasse est orale, elle commence avec les premières tétées, correspond aux besoins de soif et de faim, et se traduit par une contraction des lèvres.

La troisième se situe au niveau du cou, concerne l’expression et les sentiments refoulés ce qui conduit à des contractions spasmodiques de la langue.

La quatrième est un anneau thoracique en rapport aussi avec les membres supérieurs, correspondant aux sentiments de perte, d’abandon, de rejet. C’est le cœur des anneaux cuirassés. Cela conduit à des problèmes cardiaques, respiratoires.

La cinquième se trouve au niveau du diaphragme de poitrine. Cet anneau sépare le haut du bas et correspond aux premières expériences mal vécues de remontées des ondes du plaisir provenant des organes génitaux. Cela entraîne bien souvent une forte lordose vertébrale. 

La sixième concerne l’abdomen avec ses muscles abdominaux, transverses, psoas. Elle se renforce par les besoins exagérés d’être propre transmis par les parents, par des angoisses d’abandon relatif à la mémoire de la coupure du cordon ombilical. Les muscles abdominaux présentent des spasmes et ont tendance à rigidifier la colonne vertébrale.

La septième se trouve au niveau pelvien, du bassin, des organes génitaux, de l’anus, des muscles pelviens, des jambes. Elle est la dernière cuirasse à se former avec celle du diaphragme et de l’abdomen. Elle amène un immobilisme du bassin et une perte de l’expression émotive de la sexualité, une perte des sensations.

L’origine de l’onde vertébrale d’énergie de vie, est liée à la jouissance, à la création qui stimule ainsi la procréation et la survie des espèces. En ce qui concerne le corps physique, cette énergie universelle commence et se développe au sein du sacrum. Ce désir orgastique est un désir cosmique universel. La plupart des cultures ont réfréné cette énergie conduisant ainsi à des formes d’aliénation et de compensation par des désirs de consommation outranciers, non relatifs à de véritables besoins.

 

L’art de se relâcher ou Fang Song 放松 dans nos disciplines énergétiques et martiales est en rapport direct avec la Sthénicité ou la tonicité active. Les muscles de surface et locomoteurs doivent être détendus afin de libérer, en situation, la gestuelle spontanée adéquate. Les muscles profonds doivent permettre un alignement optimum des segments favorisant l’équilibre et le soutien structurel qui garantissent la meilleure efficacité à un moindre coût énergétique. La couche des muscles intermédiaires de liaison doit aider les échanges entre le tonus postural et le tonus dynamique. La précision et la réalisation efficiente des gestes sont le résultat d’une coordination interne/externe avec les capteurs extéroceptifs qui régulent la posture par rapport à l’environnement et les capteurs intéroceptifs qui s’occupent de la situation des différentes parties par rapport à l’ensemble, ainsi que le centre supérieur cervical qui intègre en traitant les données provenant des capteurs. Nos pratiques lentes favorisent en nous la conscience du développement des mouvements internes vers la manifestation des gestes extériorisés. Ce vécu est prodigieux !

[ Les entrées primaires du système postural sont l’œil par sa vision périphérique, l’oreille interne, le pied.

[ Les entrées secondaires du système postural sont les muscles spinaux du rachis (colonne vertébrale) et les muscles oculaires extrinsèques, responsables des mouvements de l’œil. Elles permettent un réajustement postural dans le mouvement entre équilibres et déséquilibres.

[ Pour le centre supérieur, c’est le cervelet qui coordonne les données de l’ensemble avec la formation réticulée. Le système extrapyramidal des voies réflexes vient compléter ce centre dont le plus employé est le réflexe myotatique. Par analogie, nous pourrions comparer ce système réflexe au système ABS de freinage qui maintient le véhicule dans son équilibre optimum pour continuer à rester dans sa trajectoire souhaitée. Le réflexe myotatique prévient les problèmes de surcharges au niveau des muscles et nous maintient en équilibre postural, par une action constante de contractions et de relâchements, comme le fait le système ABS pour les freins. Le centre supérieur reconfigure les informations visuelles et les relations entre les différents systèmes locomoteurs et proprioceptifs des jambes et des pieds…

 

Le Rachis et le bulbe cervical ou cerveau

Les courbures de la colonne vertébrale pour la position bipédique sont apparues comme la meilleure forme pour augmenter la résistance du rachis. Un rachis fortement lordosé ou cambré favorise un développement puissant dynamique qui pourra servir pour courir vite par exemple. Dans le cas de nos disciplines énergétiques, nous recherchons à réduire les courbures, notamment au niveau lombaire afin d’augmenter nos capacités posturales statiques en réponse à des charges possibles se rajoutant à la gravité. Ainsi il est important de renforcer notre axe vertébral en mettant l’accent sur les muscles profonds du dos tout en réduisant les contractions des muscles frontaux tels que les pectoraux, les muscles droits des abdominaux. Le dos doit être Yang, correspondant à l’hypertonie des muscles profonds et la face ventrale doit être Yin, en accord avec l’hypotonie des muscles superficiels et la mobilité des membres supérieurs. Non seulement la position verticale est maintenue dans son meilleur équilibre et en plus la respiration ventrale est facilitée par la décontraction abdominale qui libère les mouvements du diaphragme thoracique. Les pressions des liquides au niveau du thorax sont réduites, maintenant un système harmonieux entre les différents systèmes nerveux et chimiques endocriniens. La tradition chinoise appelle cela « Qi Chen Dantian 气沉丹田» ou le Souffle-énergie coule vers le Dantian inférieur. Le système nerveux central SNC relayé à une partie du conscient de la personne, est complété par le système nerveux autonome SNA ou végétatif inconscient qui est divisé en deux parties, l’une catabolique avec l’orthosympathique et l’autre anabolique avec le parasympathique. Le parasympathique est souvent considéré comme le frein ou le régulateur de l’orthosympathique qui serait accélérateur. En fait le premier par la détente qu’il procure, favorise la motricité d’où l’action de type anabolique alors que le second est lié au stress, aux peurs et correspond davantage à la protection et la conservation qui incombe au cerveau reptilien.

Le cerveau limbique ou mammalien que l’on dit « cerveau émotionnel », sert de liaison et de régulation entre le cerveau archaïque ou reptilien et le néocortex ou isocortex. Il fait également la liaison entre les systèmes nerveux volontaire et autonome et contrôle le système endocrinien. Les émotions positives améliorent l’élan vital, le dynamisme ainsi que l’adaptation à la nouveauté par la mémoire acquise, tandis que les émotions négatives conduisent à la dévitalisation, à l’apathie.

 

Conclusion

 Tous nos comportements identitaires se résument à notre capacité d’adaptation et d’évolution. Nos habitudes compulsives culturelles s’inscrivent dans une tendance sécuritaire au confort et au conformisme. Cela engendre une réduction de notre champ potentiel évolutif et a pour conséquence de scléroser nos pensées, nos enveloppes telles que le tissu conjonctif, les fascias. Le durcissement, le raidissement, l’assèchement de nos structures physiologiques, entraînent des problèmes de psychomotricité et des coupures dans la communication entre la tête pensante et le reste du corps. Beaucoup de personnes qui se prétendent spirituelles vivent souvent à côté de leurs « pompes », dans une fuite inconsciente de l’incarnation. Le saut spirituel ne pourra s’effectuer que dans le cas de l’intégration en soi de cette sublime organisation naturelle qui nous donne des leçons d’harmonie, de coopération et d’amour que « la crème » humaine n’est pas encore en mesure de donner.

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