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Jean-Jacques Galinier

Jean-Jacques Galinier

Expert en Energétique - Ecrivain - Conférencier et Fondateur de l'Ecole Fa Taiji - Maître Renommé de Taiji Quan "Ming Shi" 12ème Génération du style Chen de Taiji Quan, 6ème Génération dans le style Yang de Taiji Quan - Disciple du Maître Ding Dahong 11ème génération Chen et 5ème génération Yang


Le Voyage Intérieur

Publié par Jean-Jacques Galinier sur 9 Août 2019, 15:40pm

Catégories : #Chine, #TaichiMag

Article paru dans la rubrique "Réflexions" du TaichiMag n°14 

Me Wang et Me Ding Dahong

 Les 2 cultures Xing Ming Shuang Xiu 性命双修 

 

L'été 2017, avec 74 personnes de mon Ecole Fataiji, nous sommes partis en Chine pour un voyage culturel de trois semaines. Malgré le nombre impressionnant de participants, ce voyage s’est déroulé dans une assez grande fluidité preuve indéniable d’une organisation rigoureuse. Il faut dire que notre ami et correspondant chinois Wang Jue de Qingdao (célèbre ville pour sa bière Tsingtao), a été le pilier central de cette formidable organisation qu’il a orchestrée en dehors d’une agence professionnelle de voyage.  

 

Après une pluie de bienvenue, nous aurons la chance de passer quelques jours dans la capitale Beijing sous un ciel bleu et avec un air respirable. Outre les visites classiques de la Cité Interdite, la Pagode Blanche, le Palais d’Eté et le Temple du Ciel, nous faisons des rencontres avec d’autres écoles de Taiji Quan réunies à cette occasion par la Fédération de Recherche du style Chen de Taiji Quan de la lignée de Beijing. Tout de blanc vêtu, notre groupe présente plusieurs démonstrations toutes appréciées. Nous nous prêtons ensuite aux nombreux clics photographiques très prisés des chinois et à divers échanges franco-chinois. Le troisième jour, nous assistons à une grande cérémonie traditionnelle (Bai Shi Tie 拜师帖) organisée par Maître Ding Dahong qui accepte pour la dernière fois de nouveaux disciples chinois. Me Ding avait décidé de placer la cérémonie à cette date, afin de commémorer à la fois le centième anniversaire de la naissance de son Maître Tian Xiuchen (disciple du célèbre Me Chen Fake 1887-1957), décédé en 1984 des suites de maltraitances subies pendant la période révolutionnaire de Mao Zedong laquelle pris fin en 1976. La salle de réunion servant aussi de salle de restauration accueille ce soir là plus de 200 convives ainsi que de nombreux maîtres témoins de l’évènement. Notre groupe de français a pu ainsi partager ce moment culturel traditionnel hors du temps, bien éloigné de l’affairisme moderne de la Chine d’aujourd’hui. Le lendemain, nous sommes allés nous recueillir sur la tombe de Maître Tian Xiu Chen en y déposant une rose blanche.

 

Toutes ces rencontres nous ont permis de prendre conscience de la chance que nous avons en tant que français de pouvoir assister à pareils évènements et de mesurer la place que notre Ecole occupe au sein de cet environnement chinois complètement voué à la cause du Taiji Quan.

 

 

Démonstration de Chen dans un parc de Beijing

 

 

Le lendemain nous partons pour Mutian Yu où nous allons marcher sur la Grande Muraille Chang Cheng长城  dont la longueur totale atteint presque les 7000 km. En 2009, j’étais déjà venu à Mutian Yu et cette portion de la muraille de Chine était encore quasiment vierge de bâtiments. Actuellement tout est méconnaissable, une magnifique petite ville pour le tourisme chinois a vu le jour. Elle est construite avec goût comme si elle avait plusieurs siècles d’histoire, son architecture est splendide ; il faut presque une heure de marche tranquille pour la traverser. La randonnée sur la muraille peut se faire selon son envie et sa condition physique, certains préfèreront emprunter le téléphérique pour rejoindre le sommet de cette portion qui compte un peu plus de 10 tours de guets.

 

Forts de cette journée roborative par toutes les excellentes conditions météorologiques, nous partons dans l’après-midi pour la Mongolie Intérieure. Après 5 à 6 heures de bus nous arrivons à la nuit dans un endroit sauvage et vallonné où nous percevons dans la pénombre des steppes à perte de vue … Nous suivons des petites routes puis une sorte de chemin de gravier pour enfin arriver au milieu de nulle part dans un complexe hôtelier, accueilli par le patron des lieux habillé en cow-boy américain et par un feu d’artifice de toute beauté (voir carte de visite du cow-boy) ! Le dîner est festif et comme d’ailleurs tout au long de notre périple, nous avons devant nos yeux à chaque repas quelques 10 ou 15 plats différents qui régalent tous nos sens et surtout nos papilles gustatives. Après une bonne nuit, nous nous éveillons dans un décor féériques rempli de verts pâturages traversés de ruisseaux et surplombés de petites montagnes. Des chevaux et des vaches paissent au loin, sans entraves ni délimitations de territoires. Tout semble paisible et tout le monde se plaît à penser qu’il ou elle souhaiterait bien rester quelques jours de plus dans cette ambiance si sereine. Certains d’entre nous s’entraînent et réveillent l’ensemble des cellules de leur corps avec une pratique douce de Taiji Quan ou de Qi Gong. Après le petit déjeuner nous sommes plus de cinquante à s’être inscrits pour une randonnée à cheval de plus de 3 heures.

 

A cette occasion, le propriétaire du centre, notre « cow-boy chinois » a réussi, grâce à la solidarité des paysans qui habitent le village voisin, à rassembler assez de chevaux. Etant averti de ma passion pour le cheval, il me prête un de ses chevaux personnel, équipé d’une selle western comme pour lui ; je suis aux anges. J’éprouve alors des sensations extraordinaires de liberté et retrouve certainement de veilles mémoires animiques liées aux grandes complicités qui peuvent s’établir entre l’homme et ce somptueux animal si magique. La journée se poursuit au gré de nos envies, pour certains c’est le repos, pour d’autres la randonnée pédestre, la balade en quad ou en buggy… Nous débutons la soirée avec 4 moutons cuits à la broche suivie de danses et chants autour d’un immense feu.  Encore une fois un feu d’artifice exceptionnel est allumé en notre honneur dans le magnifique ciel étoilé, puis nous rentrons dans un salon pour assister à des chants et danses traditionnelles mongoles. Nous nous coucherons ce soir là emportant avec nous des images radieuses, des sourires de joie intense, des partages sans mot. Le lendemain nous repartons en bus accompagnés de notre hôte cow-boy et d’un mongol, tous deux galopant à cheval devant notre véhicule sur 2 à 3 km pour enfin se ranger sur le côté et saluer notre départ en faisant cabrer leurs chevaux. Nous en avons plein les yeux, quel souvenir !

 

 

 

Nous sommes en route vers le sud pour la ville fortifiée de Yongnian Guangfu, ville ayant une histoire de plus de 2600 ans et particulièrement intéressante pour nous, pratiquants de Taiji Quan car elle a abrité deux célèbres familles de deux lignées, celle des Yang avec le patriarche Yang Luchan (1799-1872) et celle des Wu avec Wu Yuxiang (1812-1880).  Après plusieurs générations, la famille Yang ayant émigré dans une autre province, c’est la famille Fu avec le Maître Fu Zhongwen (1903-1994), 4ème génération dans le style Yang, originaire de Yong Nian Guangfu et disciple du Maître Yang Chengfu (1883-1936), petit-fils du Me Yang Luchan ; qui devint le fer de lance de l’enseignement authentique du Taiji Quan dans le style de la famille Yang. 

 

 

Me Fu Shengyuan (1931-2017), Me Ding Dahong et Me Fu Qingquan

 

Fu Zhongwen était également marié à une arrière-petite-fille de Yang Jianhou (1839-1917) un des fils de Yang Luchan, ce qui le désignait comme un héritier privilégié dans la lignée Yang. D’ailleurs Fu Zhongwen a très souvent accompagné Yang Chengfu dans les différentes régions de Chine pour l’aider au développement du Taiji Quan du style Yang. C’est encore lui qui relevait les défis martiaux lancés à Yang Chengfu. Il fut considéré comme un des « cent trésors vivants de la Chine ». Il avait fondé en 1944 la fédération mondiale du Taiji Quan de la famille Yang dans sa ville natale Yongnian Guangfu. En 1989, avant son décès toute la famille avait émigré en Australie. Son fils Fu Shengyuan (1931-2017), également très réputé pour son enseignement authentique, a quitté ce monde au mois de mars de cette année et c’est son fils Fu Qingquan (1971- ) qui a repris le flambeau. Maître Ding Dahong (1937- ) est un ami très proche de cette famille avec laquelle il a beaucoup échangé sur l’étendue et la richesse de cet art qu’est le Taiji Quan (voir photo prise peu de temps avant la mort de Fu Shengyuan). Bien que Maître Ding Dahong soit surtout bien reconnu en Chine, par les grands Maîtres dans le style de la famille Chen, il est aussi considéré par les Maîtres de la famille Fu et Yang comme un authentique Maître de cette lignée. En ayant vu des documents filmés de la famille Fu, je comprends à ce jour pourquoi Me Ding a tenu à me remettre cette photo où il se tient au centre avec à sa droite Fu Shengyuan et à sa gauche Fu Qingquan. En effet, l’enseignement que j’ai reçu de la part de Maître Ding Dahong est très proche par bien des aspects de la transmission de la famille Fu.

Poursuivons notre voyage car nous avons rendez- vous pour un stage de Taiji Quan organisé pour nous par Mr Yang Zongjie, directeur du bureau de la ville de Handan, chef lieu de Yongnian Guangfu. C’est le Maître Han Qingmin (1957- ), disciple du Me Fu Shengyuan qui dirige les cours. C’est la deuxième fois que je viens suivre des cours avec ce Maître. En 2016, avec le président, ils m’avaient décerné un certificat de Professeur de Taiji Quan et cette année j’ai eu l’heureuse surprise de recevoir un titre honorifique « d’excellence » dans l’enseignement de la lignée Yang de Taiji Quan tandis que Maître Ding Dahong reçoit un titre honorifique d’Excellence dans la Recherche pour une Transmission Traditionnelle authentique du Taiji Quan. La télévision locale nous suit tous les jours dans tous nos déplacements et les journalistes nous sollicitent pour des interviews.  Nous nous rendons à la maison de Yang Luchan et dans une des cours nous effectuons une démonstration photographiée et filmée par les journalistes de la TV.

 

 

Me Han Qingmin

 

 

Le lendemain, en se baladant sur les remparts qui font le tour de la vieille ville de Guangfu, un de mes disciples trouve et photographie une double stèle scellée et immortalisée quoique laissée à l’abandon à en croire l’herbe qui l’entoure. En l’observant je reconnais immédiatement la signature probable d’une origine Manichéenne, considérée en Chine comme la religion du Bouddha de Lumière Ming Jiao Guang Fo 明教光佛, religion très influente et en même temps très controversée depuis la dynastie des Tang (618-907). Cette stèle pourrait avoir été réalisée sous la dynastie des Song du Nord (960-1173), vers le 12ème siècle de notre ère.  Le Manichéisme était aussi appelé « l’enseignement des 3 religions ou 3 pensées San Jiao 三教 et était basé à l’origine sur les enseignements les plus essentiels du Christianisme, du Zoroastrisme et du Bouddhisme et il s’étendit dans toute l’Eurasie pendant plus de 1000 ans. Mani (216-274), dont le surnom signifie « pierre précieuse » était le fondateur du Manichéisme, il fut célèbre en son temps pour ses peintures et ses guérisons. Expatrié de Perse par le Roi Shapur 1er pour qu’il aille développer sa pensée universelle jusqu’au Tibet et en Chine, c’est au sein de la pensée chinoise que cet infatigable voyageur verra l’importance du Yi Jing 易经et des Bagua du Ciel antérieur Xian Tian Bagua 先天八卦ainsi que les développements qu’en avait fait le Confucéen Yang Xiong (-53/+18) dans son traité du « Grand Mystère » Tai Xuan太玄.  A partir de là il élabore un enseignement basé sur l’Image initiale des 2 principes Damen Heyi 大门荷翼résumé en chinois par Da Er Zong Tu 大二宗图, celui de la Lumière et celui des Ténèbres puis 4 Images comme les Si Xiang 四象 puis 8 symboles Images avec les Bagua et enfin 16 Images avec les tétragrammes de Yang Xiong.  

En  Chine, Le Manichéisme regroupait aussi les enseignements du Confucianisme, du Bouddhisme et du Taoïsme. Sous la dynastie Mongole des Yuan (1234-1368), les historiens chinois ne comptaient pas moins d’une centaine de groupements religieux ou laïques ayant des accointances avec le Manichéisme. Dans le sud de la France, en Occitanie, les Manichéens étaient présents quoique très discrets, depuis le 4ème siècle, ils deviendront hélas connus par les tortures que les bourreaux Dominicains Catholiques leur ont infligé jusqu’à leur éradication après le célèbre bûcher de Montségur en 1244. Quelques 700 ans plus tard « le laurier devait refleurir » selon la célèbre prédiction lancée le jour fatidique du bûcher au Prat de Montégur … et William Arnaud retrouvait en 1987 le codex de l’enseignement des Albans de Montségur (Appellation Cathares non appropriée) qu’il qualifie de Manichéo-Pythagoriciens.

 

En Chine, pendant la période des Song du Nord, le Manichéisme a influé et contribué à l’émergence d’un courant métaphysique non religieux appelé « l’école du Principe » Li Xue 理学ou « le Néoconfucianisme ». Les philosophes tel que Zhou Dunyi (1017-1073) à l’origine du mouvement métaphysique de l’Ecole du Dao ou Dao Xue 道学est reconnu comme un des précurseurs de ce mouvement « Néoconfucéens », s’opposant aux pratiques mystico-magiques du taoïsme religieux Dao Jiao 道教 et au « Monachisme » (ceux et celles qui prononcent des vœux religieux en se séparant du monde).  

 

Le philosophe le plus connu parmi les Néoconfucéens du Li Xue était Zhu Xi (1130-1200) et c’est sous son influence que le fameux diagramme du Taiji, le Taiji Tu太极图est né. Cette métaphysique Néoconfucéenne dualiste était conçue à partir du Principe d’Ordre Li  , opposé et supérieur au Qi, l’énergie des formes.

 

 

Diagramme du Taiji des Song – Taiji Tu 太极图

 

Ce dualisme reprend bien des points de la pensée de Mani et se trouve être au carrefour de l’émergence et de la création de la discipline physique et martiale du Taiji Quan. En effet tous les textes anciens donnant de la valeur et du sens profond à la pratique du Taiji Quan, - qui ne l’oublions pas est prioritairement une discipline de l’Intention créatrice du Yi donc de l’esprit et non des énergies et du physique qui restent secondaires et induits par le Yi, partent tous des spéculations métaphysiques élaborées autour du concept Taiji par les Néoconfucéens tels que Zhou Dunyi et Zhu Xi. Ces textes philologiques et pratiques composant les bases et l’ossature du Taiji Quan sont dus aux cercles des lettrés que Wu Yuxiang et Yang Luchan côtoyaient sous le règne des empereurs Jiaqing (règne de 1796 à 1820) et Daoguang (règne de 1820 à 1850) de la dynastie Mandchou des Qing (1644-1911). Le premier traité important de Taiji Quan est attribué à Wang Zongyue qui serait né à la fin du règne de l’empereur Qianlong (règne de 1735 à 1796) et découvert par un des frères de Wu Yuxiang. Nous pouvons y constater que les pensées Néoconfucéennes transparaissent dans ses écrits. Plus tard Chen Xin (1849-1929) de la famille Chen de Taiji Quan écrit un livre en faisant référence à l’œuvre de Zhou Dunyi pour ses recherches métaphysiques sur le Taiji, le Yi, le Yin et le Yang, les 8 forces associées aux Bagua + les 4 directions + le centre faisant un total de 13 postures Shi San Shi 十三式, origine de Tous les Taiji Quan …

 

Huang Taiji 皇太极 (1592-1643) signifiant l’empereur Taiji, permit à son peuple les Mandchous, de destituer les Ming et de régner en Chine pendant presque 300 ans sous le nom dynastiques des Qing. C’est à cause de son surnom faisant référence au concept du Taiji, soit du « Faîte Suprême » qu’aucune discipline ne pouvait s’abroger ce titre. Chen Wanting (1580-1660) contemporain de cette période, considéré comme le fondateur du Taiji Quan auquel tous les autres familles se sont abreuvées, ne pouvait donc pas nommer son art Taiji Quan. C’est à partir du Canon du Taiji Quan (Taiji Quan Lun) de Wang Zongye au 19ème  que les écoles martiales et spéculatives du Neiji Jia 内家(école interne) se parent du nom de Taiji, concept qui prend sa source dans les premiers écrits datant de 3000 ans, notamment dans « le livre des mutations » le Yi Jing.  

 

Après ce voyage intérieur dans l’histoire et la métaphysique, notre voyage physique externe s’est encore poursuivi en Chine vers le Sud à la rencontre des écoles travaillant avec Me Ding Dahong. 

 

Je souhaite que les lecteurs de ce récit, avec sa partie historique et ses réflexions métaphysiques, aient pu s’offrir un riche et beau voyage hors espace et hors temps ; ces voyages intérieurs, uniques en chacun, n’ont nul besoin de déplacement physique.  

 

Quant à la suite de notre périple en Chine, nous l’avons poursuivi vers le Sud à la rencontre des écoles travaillant avec Me Ding Dahong, et là encore de beaux échanges ont été vécu, intensément.

 

Xing Ming Shuang Xiu 性命双修 : nous avons ainsi suivi cet adage de la pensée chinoise en cultivant notre double nature, celle principale, essentielle et spirituelle Xing et celle secondaire liée à la vie corporelle Ming.

 

La Vie de chacun se résume à la qualité mémorielle de son voyage intérieur, à la Conscience qu’il en a retiré !

 

Pour un complément d’histoire, voir entre autre le chapitre « des origines du Taiji à nos jours » dans le livre de Jean Jacques Galinier « Taiji Quan, les fondements culturels » édité en 2012.

 

- Photos de « Bazile » : photobazile@gmail.com -

 

 

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