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Jean-Jacques Galinier

Jean-Jacques Galinier

Expert en Energétique - Ecrivain - Conférencier et Fondateur de l'Ecole Fa Taiji - Maître Renommé de Taiji Quan "Ming Shi" 12ème Génération du style Chen de Taiji Quan, 6ème Génération dans le style Yang de Taiji Quan - Disciple du Maître Ding Dahong 11ème génération Chen et 5ème génération Yang


Energie et Spiritualité (2éme partie)

Publié par Jean-Jacques Galinier sur 8 Mai 2019, 16:40pm

Catégories : #Spiritualité, #TaichiMag

Article paru dans la rubrique "Réflexions" du TaichiMag n°13

 

Vous avez pu lire dans le précédent article "Energie et Spiritualité (1ère partie)" la première réflexion sur ce thème. Nous allons poursuivre cette réflexion et tenter d’approfondir le rapport qui existe entre l’énergétique et le spirituel.

 

Comment peut-on s’intéresser à l’énergétique sans connaître le « sujet » qui est censé en prendre conscience afin de l’améliorer ou de la diriger selon les modalités de l’intention ? Comment peut-on affiner cette démarche si on ne considère pas les capacités ou le niveau de qualité intentionnelle du sujet qui explore cette expérimentation ?

      

Toutes formes d’existences visibles ou invisibles sont le résultat d’une cohésion énergétique donnée par un sens informationnel qui leur attribue polarités et niveaux vibratoires. Ce sont ainsi des myriades de mondes vibratoires qui s’interpénètrent en se rencontrant parfois ou bien qui n’entrent jamais en contact. Ces différentes forces de cohésion peuvent s’opposer ou collaborer de façon symbiotique en synergie. Si nous prenons l’exemple d’un corps animal comme humain, nous savons désormais que ce sont des milliards de cellules qui agissent de concert pour maintenir les processus vitaux. Avec cela il faut qu’il y ait deux forces en présence, une force de construction que nous qualifierons d’anabolique et une force de destruction que nous qualifierons de catabolique. L’apoptose ou la mort cellulaire programmée fait partie de cette fonction qui favorise le renouvellement. Il ne peut donc y avoir un principe de régénération de polarité + sans son corollaire entropique, en tout point opposé du point de vue polaire –. Encore faut-il qu’il y ait au-delà de ces deux forces que je qualifierais de latérales, avec une double expression se manifestant à droite et à gauche, un principe gouverneur vertical, un ordre qui agence cette respiration phasique, cette alternance de déploiements et de disparitions. Un programme vivant est attribué à chaque espèce, puis au sein d’une espèce, à chaque singularité, faisant intervenir ainsi l’ordre général et l’ordre particulier. Du point de vue énergétique, l’ordre général, jusqu’à preuve du contraire dans l’émergence d’une nouvelle efficacité, contrôle l’ensemble des processus dits particuliers. Ces processus agissent comme des programmes et sont déterminés par un champ causal mémoriel, reproduisant les mêmes effets, garant d’une pérennité viable. Du point de vue général un homme ressemble dans ses fonctionnements organiques à un autre homme quelles que soient les origines raciales. Comme pour les poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres, d’autres couches viennent différencier ces généralités. Nous arrivons à des parentés dans les comportements psychologiques dont les racines puisent dans la longue chaîne évolutive animale, avec pour prémisses les peurs et les désirs. Puis nous retrouvons encore des ressemblances dans chaque société, les comportements mondialistes atténuant depuis quelques dizaines d’années les différences comportementales. Nous pouvons ainsi décrire un certain nombre d’homologies jusqu’à arriver à l’individu. Nous savons que cet individu, que nous sommes tous, est régi à environ 99 % par des mécanismes qui proviennent des engrammes animaliers, dont le cerveau dit « reptilien » et celui dit « limbique » ou « mammalien » (mammifère), confèrent pratiquement l’ensemble de nos réactions psychosomatiques. La couche la plus archaïque est nommée « reptilienne » car étant de type froid elle n’agit pas en fonction de l’émotion. Cela concerne les mécanismes les plus profonds qui opèrent pour la survie de l’espèce, et à cela ne se mêle ni émotivité ni affectivité. A partir des mammifères, il y a de nouvelles acquisitions, telle que la fonction homéotherme dont la chaleur corporelle garantit une certaine indépendance vis-à-vis du climat externe, ce qui leur a permis de conquérir la plupart des niches écologiques. Le cerveau s’est adjoint un néocortex, prévoyant ainsi des possibilités quasi infinies pour l’évolution future. L’allaitement fait partie des changements majeurs de cette catégorie animale, ce qui a déclenché de nouveaux comportements psycho-sociaux, telles que l’entraide, l’éducation, la protection par solidarité. Les fonctions pulmonaires sont améliorées pour procurer un apport énergétique supplémentaire. La mémoire à long terme apparaît et s’appuie sur un enracinement psycho-affectif (hippocampe). Les facultés de survie dépendent également du niveau d’attention et de reconnaissance affective que les parents déploient vis-à-vis de leur progéniture. Les capacités d’apprentissage sont dès lors variables selon la façon dont l’animal mammifère reçoit les informations en fonction de son degré d’intégration au sein d’un groupe. Nous voyons par ces quelques exemples des similitudes fonctionnelles si importantes que notre individualité différentielle en prend un sérieux ombrage. Tout juste 1% de nos gènes nous séparent des chimpanzés qui sont pratiquement les seuls à porter atteinte à leur propre intégrité physique au sein d’une même espèce, tout comme l’homme qui peut tuer un autre homme ou le torturer pour des « raisons » invraisemblables. Approchons de plus près les différences psychologiques qui renforceraient la notion d’individualité avec la liberté qui en serait la clé ce qui confèrerait à l’humain la possibilité de s’extraire à sa guise des contraintes sociétales et diverses. L’égo est né de cette propension à se croire libre, illusion favorisant tous les essais de vie que les hommes tentent, tout en suivant à 99 % des programmes bien installés depuis de nombreuses périodes d’évolutions planétaires. Peut-on appeler cela la vie de l’esprit ? Si l’esprit humain se rapporte à ses préoccupations psycho-mentales, avec un fonctionnement de l’hémisphère gauche uniquement branché, pour la majorité des cas, vers des préoccupations et des intérêts très matérialistes qui suivent l’attachement et l’identification de ces « moi », avec le corps, constituant ainsi une entité indivisible (indivis-dualité), alors cette esprit ne peut pas exister en étant libre.

 

 

Comment cette entité indivisible (indivis-dualité) appelé « moi » pourrait-elle être libre à partir de 99% de programmes liés aux besoins physiologiques et métaboliques ? Rajoutons à cela l’idée de cette identité psychique dont les mémoires relatives sont dues aux affects engrammés dans le cerveau limbique, constituant l’histoire de la personne figée dans son passé. Saupoudrons enfin l’ensemble de caractères généalogiques donnant un prisme relativement voisin d’un parent plus ou moins proche. Le psychisme est né de cet apport limbique des mammifères, et l’étiquette comportant le nom identitaire, portée comme un étendard par l’hémisphère gauche, renforce ce lien psycho-somatique rendu indivisible.

 

A ce stade de notre analyse, l’Esprit, au sens métaphysique du terme, n’existe pas. La naissance de la personne qui n’est autre qu’un animal déguisé en homme, agrémentée d’une éthique variable selon les conditionnements culturels n’est pas la renaissance issue de la Connaissance non affectée et ordonnée que la tradition gnostique spirituelle véhicule depuis des millénaires, encore si peu empruntée par ce singe nu.

 

Cependant, la nature a prévu un néocortex en double hémisphère, aux possibilités incommensurables de réceptivité d’informations et de traductions afin de concrétisation. La plasticité du cerveau fait partie des découvertes en neuroscience, dépassant de loin ce que les scientifiques d’antan auraient pu concevoir. Ce « cerveau triunique » est formé pour les vertébrés mammifères, en trois strates, reptilien, limbique et néocortex. Si les deux premières couches constituent le programme efficace de survie et de multiples possibilités de conditions de vie sur terre et dans les océans, la couche supérieure comportant pas moins de 100 milliards de neurones, offre à l’humain la possibilité d’un saut ondulatoire-spirituel et quantique-énergétique. Pour cela il nous faut une révolution intérieure propre à chacun dans sa singularité. L’égo a rêvé de sortir de la masse, de la gravité terrestre, des contingences contraignantes en augmentant ses avoirs, en augmentant sa quantité protectrice, masquant ainsi son infinie petitesse au sein de l’univers cosmologique. Deux univers cohabitent mais s’ignorent, tout du moins dans la conscience des gens : celui du principe qualitatif subjectif, non mesurable et celui de l’univers quantitatif mesurable et en référence et révérence à l’univers massique objectif. L’égo est un moteur mal réglé qui produit des actions ou réactions en compensation à ce qu’il croit être ou ne pas être. Il est un masque (origine de « persona ») qui cache des affects inavoués, mais qui produit des actes incohérents et surtout qui fige la personne dans un sentiment confus d’elle-même et tournant en boucle dans ses problématiques récurrentes. L’égo est porté par le « cœur » lié au limbique et exacerbé dans nos cultures judéo-chrétiennes, tout du moins au niveau des paroles et des textes, pas souvent en exemples concrets. Le cœur Xin en chinois, transporte une énergie trouble si elle n’est pas régulée par le Yi , l’intention (voir livre de l’auteur Taiji Quan, les fondements culturels – 2012 – éditions Famedia). L’intention créatrice Yi est le résultat d’un savoir-faire et savoir être, porté par les capacités neuroniques de l’hémisphère gauche branché en synergie avec le droit, ce qui s’appelle « la coordination ». Or, l’orientation première de cet hémisphère gauche est rattachée et préoccupée par les sentiments (senti-mental) remontant du psychisme limbique et reptilien. Ainsi le Yi ne peut réguler le Xin à partir du moment où il en est également le dépositaire. Son énergie est déviée vers l’attachement terrestre et son maintien au-delà du raisonnable en ce qui concerne l’ubris maladif de l’égo humain. L’amour de la mère pour ses enfants, aussi beau soit-il, est inscrit dans le programme mammalien (lien avec les mamelles), il est un acte. L’Amour que l’on inscrit avec un grand A, serait plutôt du type compassion, vécue selon des modalités philosophiques extrêmes orientales, dégagé ou distancié avec les attachements affectifs ou les désirs sexuels. Cette compassion peut tenir compte du contexte psycho-affectif de la personne mais y rajoute une ouverture vers le haut en apportant la possibilité de créer un espace, un jeu qui est la qualité intrinsèque et principale pour améliorer la fluidité et la relation entre les parties. Or c’est cette distanciation qu’il est nécessaire d’installer entre le moi conditionné et un autre nous-même à créer ; entre les 99% représentant nos fonctionnements archaïques liés à la survie de nos corps physiques et débordant largement vers la survie de notre image égotique, notre façade et notre être véritable branché sur l’essentialité. Perdre la face est terrible dans nos cultures et montre à quel point le sérieux de la préservation de notre image corporalisée se trouve au cœur de la plupart des relations humaines. Le besoin de reconnaissance distribué par ses pairs constitue l’écueil principal dont chaque humain souffre dans son jardin secret. Nos 5 sens physiques sont tous orientés vers l’environnement extérieur afin de nous prévenir des dangers ou des opportunités possibles vis-à-vis de ces besoins de reconnaissance qui garantissent ou non, à terme, notre pitance. Notre « esprit » est conditionné par ces 5 sens et notre énergie est utilisée à 99% vers le maintien et l’amélioration de notre bien-être en confort égotique. Encore une fois quel est donc cet esprit ?

 

 

Les pratiques énergétiques prennent un tout autre sens à condition qu’elles ne soient pas prisonnières de ces forces plutôt obtuses dans leurs cheminements, et fortement énergétivores. La compréhension crée un cadre qui sert de garde fou et fait apparaître la capacité de trier les pensées positives de celles négatives que l’on peut voir comme des poisons mentaux. L’état méditatif et attentif produit cette distanciation avec ce cadre général psychosomatique. Cette élévation au-dessus de sa propre mêlée, démêle les imbroglios psychiques dans lesquels nous essayons en général de surnager, car nous ne nous identifions plus en priorité avec cette identité forcément stressée qui a tendance à amener du chaos au sein de l’organisation énergétique. Nous réorientons notre vie vers une meilleure qualité spirituelle en découvrant un sens plus profond et essentiel à notre existence et en nous aménageant des plages temporelles pour opérer ce changement de paradigme.

 

L’état Fang Song 放松 de relâchement s’installe alors naturellement, nous apportant un renouveau énergétique. Ayant clarifié notre direction de vie, notre essentiel, nous devenons beaucoup plus efficaces en terme d’utilisation de notre temps et de notre énergie. Notre hygiène nous demande de laver quotidiennement nos corps physiques, nos habits, de nettoyer nos ordinateurs, notre habitation mais nous laissons entrer n’importe quelles informations qui viennent peu à peu nicher dans nos fonctionnements cérébraux, provoquant des désordres qui finissent par se somatiser, nous laissant alors dans une incompréhension manifeste et une forme de dépression. Le poison principal se situe à la source de la réception et du traitement des informations, au niveau des processus psycho-mentaux. Nous n’avons en général pas ou peu conscience à quel point les pensées sont régénératrices mais peuvent également provoquer une forme de chaos énergétique dont les conséquences peuvent être terriblement douloureuses.

 

Un proverbe chinois dit ceci :

« Tu ne peux pas empêcher les oiseaux de malheur de voler au-dessus de ta tête mais tu peux les empêcher de nicher dans ton chapeau ».

 

L’aventure humaine spirituelle est liée à notre capacité à savoir pour « se voir ». Retourner son regard essentiel vers son centre constitue sa vraie révolution, celle de lui-même en lui-même. La clé du retournement centripète est de méditer sur les raisons de son existence et qui est le sujet véritable qui véhicule ces raisons ? Cela demande une ferme détermination à s’engager dans cette direction interne et d’en voir le reflet amoindri ou dévoyé de ce que nous avions pris pour notre être mais qui n’est qu’un masque plus ou moins blafard de notre essence spirituelle lumineuse. Hubert Reeves dit que nous sommes faits de poussières d’étoiles. Plutôt que poussière qui nous ramène à ce grain vibratoire physique, composé en réalité de 99% de vide proportionnel aux distances cosmiques qui séparent les astres les uns des autres, ne pourrions-nous pas nous appréhender comme un ensemble de lumières cohérentes soutenues par un ordre intelligible qui se traduit comme une source de vitalité bouillonnante.

Les stagnations d’énergies Qi qui produisent des douleurs et des symptômes pathologiques, commencent au niveau des pensées. Ce que nous pensons est la cause première des effets positifs ou négatifs sur le plan physiologique, bien avant ce que nous mangeons ou buvons. L’hygiène première se situe dans notre esprit, dans notre façon de percevoir le monde extérieur et intérieur à soi.

 

Pratiquer les disciplines énergétiques c’est faire entrer en résonance nos capacités neuronales avec le monde intelligible morphogénétique ou akashique, favorisant ainsi un état harmonieux entre le domaine spirituel et le domaine terrestre. Le monde akashique est comme une bibliothèque contenant toute la mémoire de tout ce qui a existé ou pourrait exister sur de multiples plans vibratoires. Cet Akasha pourrait être constitué d’antimatière ou de neutrinos mais cela reste une hypothèse.

 

Beaucoup de voies spirituelles poussent les personnes vers des idéaux absolus avec à leur sommet un super être divin parfait et absolu dans son essence. Les conséquences comportementales de ces voies spirituelles ou religieuses aboutissent bien souvent à des formes d’intolérance. Nous confondons l’avis que soutient une personne avec la vie qui circule dans cette personne. Nous pouvons débattre des idées de chacun tout en respectant la vie physique de chacun, chacun étant un univers à part entière.

 

La spiritualité est à la vie ce que la matérialité est à la mort !

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